Le 7 janvier 2015, un attentat terroriste à la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo
fait 11 blessés et 12 tués dont 8 inconnus du grand public, et 4 dessinateurs connus.
Il ne faut pas moins de quelques minutes pour que l’information
défraye la chronique et monopolise les réseaux sociaux.
En 2 heures, d’importants rassemblements sont organisés dans plusieurs villes. Des milliers de personnes
se rassemblent par solidarité. Avoir déjà lu ou non ce journal peu importe, on est Charlie ou on ne l’est pas.
Quatre jours plus tard, des millions de personnes marchent ensemble derrière quelques-uns
des plus haut dirigeants du monde. Parmis eux, le président français dont le régime finançait
jusqu’à maintenant les djihadistes syriens pour renverser le gouvernement de Bachar El-Assad.
Benjamin Nethanyahou, premier ministre Israélien, actuellement accusé de crime de guerre
par la convention des droits de l’homme pour avoir tué volontairement environ 2000 civils
lors de l’opération bordure protectrice à Gaza.
Ou encore, l’Arabie Saoudite, pays où celui qui exprime une opinion différente
de la doctrine islamiste est passible de peine de mort.
Entre ceux qui ont revu leur définition de liberté exprès pour l’occasion et ceux qui sont directement responsables de la montée du terroriste dans le monde arabo-musulman, on ne sait pas trop où donner
de la tête. Mais ça ne fait rien, on marche, le cœur gonflé contre la barbarie et pour la liberté d’expression. Passé cette petite larme et de retour dans leur pays, les mêmes dirigeants (sauf exception) condamnent sévèrement le journal. Ils en interdisent la publication sur leur territoire car il est soudainement devenu outrageant et blasphémateur.
D’un côté on veut brûler des mosquées…
…et de l’autre on veut brûler la France.
Les jours passent et le scoop laisse place à d’autres informations. Le gouvernement va dépenser plus d‘argent dans la défense. A Bruxelles on se réunit pour prendre des mesures anti-terroristes. Bref, tout le monde est terrorisé et François Hollande a spectaculairement fait remonter sa cote.
On arrête aussi Dieudonné parce qu’il a donné son avis un peu trop fort…
…et on naturalise l’employé musulman qui a sauvé des otages de la fusillade.
C’est vrai qu’on a pas tous l’occasion de sauver des vies pour devenir français.
Enfin… pendant ce temps-là, Boko Haram rase 16 villages au Nigeria faisant des milliers de morts.
Mais bon, ça, c’est accessoire.
Le mercredi suivant, 5 millions de Charlie Hebdo sont écoulés et c’est la rupture de stock.
Décidément, c’est le meilleur blockbuster français depuis la révolution!
Dix jours plus tard, le sujet est devenu un peu redondant, et comme le sang ça va un moment,
on reparle d’argent. La Banque Nationale Suisse a abandonné son taux plancher, ça défraie la chronique.
Charlie, un vrai feu de paille qui laisse des traces d’incendie…
Ça fait un mois que j’essaie de me faire pousser la barbe pour me la gratter
et essayer de comprendre la situation, mais ça ne marche pas.
En fait, dans tout ce magma hystérique médiatique,
On a pas vraiment eu le temps de se demander:
POURQUOI?
Pourquoi, si on est 3 millions à se réunir pour ça, ne se réunit-on pas pour manifester et soutenir
d’autres victimes dans le monde? Pourquoi les terroristes font des attentats? Pourquoi les Occidentaux interviennent-ils dans ces conflits au Moyen-Orient? C’est quoi la différence entre liberté d’expression et provocation? C’est quoi la liberté? Est-ce qu’on peut être libre dans notre système? Est-ce qu’on peut être libre en société?
La suite, dans un prochain article!