La crise du logement à Genève

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Bonjour les amis,

Aujourd’hui, nous allons apprendre ensemble pourquoi  à Genève, depuis maintenant un bon nombre d’années, il est de plus en plus difficile de louer un appartement à un prix correct, pourquoi il est pratiquement impossible de trouver un logement tout court et pourquoi la majorité des régies profitent grassement de la situation.

On va bien s’amuser, youpi, c’est parti.

Premièrement, il faut parler de la pénurie foncière, c’est à dire le manque de terrain à bâtir.
Il faut savoir que le territoire du canton de Genève est divisé en plusieurs zones spécifiques.

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La zone agricole représente 45.3 % de la surface des zones d’affectations dans le canton de Genève. Pourquoi une zone agricole si vaste??  parce qu’en 1920, la législation cantonale gèle les terrains agricoles pour les protéger de l’urbanisation galopante. Du coup la ville se développe principalement intramuros. Une décision honorable, les paysans sont contents et leurs vaches aussi.

Pour construire des habitations, on peut “déclasser” certaines zones et les changer en zones de développement mais la législation cantonale est encore une fois très stricte à ce niveau.

Le problème est qu’aujourd’hui, Genève est le canton suisse qui a la plus forte densité d’habitants au km2. Juste pour se faire une idée, voilà un schéma qui compare Genève, Vaud et Zurich en termes de superficie, nombre d’habitants par millier et densité au km2:

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Conclusion, c’est beaucoup. N’est-ce pas Jean?

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Merci.

Donc, L’Etat envisage deux solutions.
La première est d’augmenter encore la densification dans les zones urbaines par exemple la zone villa.

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Mais là, il se confronte aux droits des propriétaires qui s’opposent à la densification.
En plus, une grosse partie des terrains reste inoccupée ou inutilisée très souvent
pour faire de la spéculation ou pour d’autres raisons personnelles.

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La seconde solution, choisie actuellement par  l’Etat est la conversion des zones artisanales,
industrielles ou de terrains agricoles en celles à bâtir. Un choix qui lui permet d’éviter de toucher au tabou de la propriété privée. Par contre, construire sur la zone agricole le confronte à des réactions d’ordre écologique et pécuniaire. Ben oui, qui dit habitations, dit infrastructures sociales, écoles, parcs, routes, voitures etc…et tout ça, ça coûte bonbon.

Les politiques
L’éternel combat entre la gauche et la droite sévit,
et sévira toujours même si il y a bien une chose sur laquelle les opposants s’accordent:
l’urgence des solutions à trouver pour construire des logements publics.

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Résultat, on est pas sorti de l’auberge tant que ce désaccord idéologique ne sera pas résolu.  En attendant, on a rencontré Gérard SDF depuis 2010 qui a accepté de nous proposer son alternative à la crise.

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Bref, pour résumer la situation…

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Voilà pourquoi aujourd’hui, on est 30 à visiter un 2 pièces à 1800CHF à 8h du matin.

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Voilà pourquoi, on arrive aussi à des situations comme ça:

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Voilà pourquoi, les régies s’accordent des petits privilèges et favoritismes,
et qu’il vaut mieux connaître le caissier du supermarché dans lequel le patron de la régie va faire ses courses,
si on veut avoir la chance de trouver un appartement.

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Je suis gentille car je ne parle pas des régies qui font visiter des appartements déjà attribués, qui engagent des travaux superflus pour augmenter le loyer, des expulsions de locataires pour raisons très floues… On ne parle pas non plus de toutes les conséquences liées à cette pénurie (migration et surdéveloppement des constructions en France voisine etc…)

Franchement, je me demande quand les êtres humains cesseront de privilégier l’économie au détriment d’eux même. Enfin…consolons-nous en se disant qu’il ya quand même des initiatives lancées pour adoucir les lois, des associations comme l’Asloca qui se battent contre les abus des régies et pour les droits des locataires. Enfin, les coopératives d’habitations qui sont un bel espoir de changement en faveur de valeurs plus humaines.
Je ne vais pas m’étaler sur le sujet mais ceux qui sont intéressés peuvent cliquer sur ce lien: http://gchg.ch/

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sources

6 thoughts on “La crise du logement à Genève

  1. …. c’est bien, juste que t’as pas compris que dans “Zone logement public”, il fallait juste enlever le “s” à public, mais pas l’ajouter à logement

    bises… je me réjouis de voir les commentaires… des régisseurs!

    Le 13 août 2014 à 18:06, lafilledufond a écrit :

    > >

  2. C’est un peu la vision classique du logement à Genève.

    La notion de densité est toute relative (Vaud et Zurich pas comparable à Genève, et par exemple le demi canton de Bâle-ville c’est plus de 5’000 hab/km2)

    Les clivages gauche-droite un peu éculé (quoique pas faux dans le fond)

    Mettre l’asloca sur un piédestal pas sûr que ce soit juste (certaines de leurs actions prêtent vraiment à confusion)

    Et y’a un peu un mélange entre les causes et les conséquences.

    Ça reste un bon résumé “1ère lecture” de la situation et les dessins sont nickel.

    J’espère ne pas avoir trop fait le vieux critique et à dispo pour approfondir.

    Jérôme

  3. superbe… 🙂
    C est un constat qui dresse bien le portrait de la situation actuelle. Sans parler du fait par contre que de nombreux logements se sont construits en hlm ou grâce à la densification en ville de Genève mais toujours dans des proportions insuffisantes par rapport à la demande c est clair …

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